Branche d’Ancremel
“d’argent fretté de gueules” qui est Bégaignon
Ancremel est la plus importante des seigneuries des Le Rouge sous Bodister.
Le minu de rachat baillé à la duchesse Anne en décembre 1499 par l’héritier de la dernière des Dinan en apporte la preuve. Guyon Le Rouge, seigneur de Bourrouguel, doit une chefrente de 5 sous, tandis que François Le Rouge, seigneur d’Ancremel, en doit une de 7 sous 4 deniers, soit quarante-neuf pour cent de plus.
Ce prorata de différence est déterminant. Ancremel doit peser quarante-neuf pour cent de plus que Bourrouguel. À ce stade, Guerdavid n’apparaît pas en tant que tel (sauf peut-être pour une chefrente d’une mesure de froment dont il est difficile de dire la contenance, le boisseau valant alors 7 livres monnaie bretonnes). Il se trouve peut-être en arrière-fief (et juveigneurie) d’Ancremel et compte dès lors pour une part des 7 sous 4 deniers.
En 1574, dans un document l’aîné de la branche des Guerdavid affirmera que celle-ci est issue en juveigneurie de celle d’Ancremel, de mêmes nom et armes.
Il semble que la branche aînée de Le Rouge ait possédé Ancremel dès avant 1440, soit de façon continue, soit avec une première quenouille, échue en Bégaignon. Yvon Le Rouge, écuyer de Bertrand du Guesclin, précité dans la montre de 1371, était déjà seigneur d’Ancremel. Il épouse la sœur de Pierre de Trogoff, cité en 1351, et auront un fils aîné marié à une demoiselle de Ploeuc vers 1380.
Dans cette branche, s’illustreront notamment François I Le Rouge qui, vers 1464, paya une forte part de la réparation de la muraille de Guingamp, pour le compte du duc. Son fils aîné Guyon obtint un remboursement ducal de la dette, vingt ans après. François II Le Rouge, ambassadeur vers le Pape en 1516 et également sénateur de Lilan, eu une fille Aliette qui épousera René de Coëtlogon, Capitaine de Morlaix, à qui elle apporta la seigneurie d’Ancremel.
Gilles Le Rouge, chevalier, seigneur de Kerbériou, seigneur de La Touche et de l’Herberie, maître des requêtes de la reine et sénateur de Milan en 1515, président et juge universel de Bretagne, maître des requêtes et conseiller ordinaire du roi en septembre 1527, sénéchal de Ploërmel. Sa fille Anne, dame de Kerbériou, épousera en 1536 Julien, sire de Coëtlogon, seigneur de la Plasse .