Thomas Le Rouge né vers 1320 eut un fils aîné, Yvon, tige de la branche d’Ancremel, ainsi qu’un cadet, Hervé I, tige de la branche de Guerdavid. Hervé I Le Rouge de Guerdavid fit une fondation par un don, le 27 septembre 1383, à l’hôpital de Lanmeur, de huit deniers de chefrente, sous le sceau d’Hervé de Goezbriand.Il épousa Olive de La Rochehuon avec laquelle il eut un fils François I Le Rouge de Guerdavid dit François de Lanmeur. Celui-ci aura un frère, Thomas, tige de la branche du Bourrouguel.

François épousa Marguerite de Lescorre et eurent deux enfants : Hervé II seigneur de Guerdavid, recensé en 1426 à Plouigneau, et Guyon I, tige de la branche de La Haie.

Hervé III Le Rouge de Guerdavid est attesté par l’enquête des fouages de 1447 et celle de 1482, toutes deux à Plouigneau.

Dans la première, il fait exempter d’impôt son métayer à son manoir de Guerndavid, dans le second, il est cité à travers son fils Jehan Le Rouge et père de Gervais.

Hervé IV le Rouge de Guerdavid épousa Jehanne de Guicaznou, recensé en 1513 en son manoir de Guerdavid. La maison de Guicaznou est réputée avoir fondé la seigneurie de Bodister à une période particulièrement ancienne. Depuis lors, elle occupait un rang digne parmi la noblesse du Trégor. Ils eurent sept enfants dont, Hervé V le Rouge de Guerdavid et Ambroise tige du rameau de Guerroudour.

Hervé V partage son frère Ambroise dans un acte de 1565, qui établit leur noblesse. Son fils Pierre le Rouge de Guerdavid obtint par la justice confirmation de l’ancienneté de sa noblesse, et de la juveigneurie d’Ancremel.

Nicolas I Le Rouge de Guerdavid, époux de Constance le Bervet, plus tard nommée du Parc, obtint en 1613 l’autorisation du seigneur de Bodister de construire un colombier au Guerdavid.

Ils eurent un fils, François II Le Rouge de Guerdavid qui épousa en premières noces Jeanne du Parc, dame de Lesguern, puis Jacquemine de Bégaignon. Il fut maintenu dans sa noblesse par arrêt de la chambre, le 5 avril 1669, ainsi que son fils Louis Le Rouge, seigneur de Guerdavid,

Louis épousa Françoise Rodellec, fille aînée de Michel, seigneur de Pencaroff et de Trémoguer, conseiller du Roi, Bailli et lieutenant général du Léon. Leur fils François III Le Rouge, seigneur de Guerdavid et de Renteville, né en mars 1665, recueillit la succession de son père à sa majorité, en 1690, mais ne l’accepta que sous bénéfice d’inventaire. Il fit alors établir la liste et l’ordre des créanciers de son père. Deux ans plus tard, il fit procéder à la vente par licitation de justice de la vieille terre familiale de Guerdavid, puis, quelques jours plus tard, il opéra le retrait lignager de sa terre et put s’intituler définitivement seigneur de Guerdavid. Il avait épousé en 1686 à sa cousine Magdeleine-Renée Le Rouge (rameau) de Kermeur.

De cette union, vint Louis-Hyacinthe Le Rouge, seigneur de Guerdavid, né en 1689. Page de la grande écurie du roi Louis XIV, puis comis par le roi, capitaine garde-côtes de Morlaix. Il épousa Françoise-Renée de Marigo, dont les ancêtres venus de Mur-de-Bretagne sont connus depuis au moins le XIIIe siècle.

Leur fils aîné, Michel-Gabriel Le Rouge, seigneur de Mézedern, époux de Anne Salaün de Kerivoal, fût Page du roi en 1740, puis officier au régiment de cavalerie du roi. Une de leur fille, Marie-Anne, religieuse bénédictine, fut prieure de Locmaria en Quimper. Elle mena une action énergique face aux révolutionnaires pour la défense de son prieuré.

Un autre fils, René-Gabriel Le Rouge, seigneur de Guerdavid, fut Page de la Grande Ecurie du roi Louis XV, lieutenant aux régiments de Piémont et de Picardie, Capitaine breveté du détachement de la milice de Plouigneau. Il combattit à Saint- Cast en 1758 et fut ensuite désigné major garde-côte de la capitainerie de Plestin. Il épousa à Quimper Marie-Catherine-Henriette de Keratry, issue d’une vieille famille, ramage de la prestigieuse maison du Juch près Douarnenez connue depuis le XIe siècle.

De leurs trois fils, seul survivra Jean-François-Marie Le Rouge comte de Guerdavid. Premier page du comte d’Artois, frère de Louis XVI, il l’accompagna au siège de Gibraltar en 1782, avant d’être nommé capitaine du régiment de cavalerie Royal Piémont et de servir dans l’armée des princes. Il deviendra son aide de camp en 1801. Il fut fait chevalier de Saint-Louis par Charles X, qui lui donnera le titre de comte de Guerdavid. Il fut maire de Botsorhel. Il épousa Marie-Joseph-Renée Calloet de Lanidy, fille d’Étienne-René Calloet, comte de Lanidy et dont le frère, Yves Gabriel Calloet chevalier de Lanidy, lieutenant de vaisseau, s’illustra sur la frégate l’Hébé, lors de la guerre d’indépendance américaine. Il s’opposa à son commandant, le capitaine de vaisseau de Vigny, propre oncle du poète Alfred de Vigny. Etienne-René transmettra à sa fille le château de Keraël, actuelle propriété du comte de Guerdavid.

Son dernier enfant, Casimir-Marie Le Rouge, comte de Guerdavid, né en1813, fut page du roi. Maire de Botsorhel et conseiller général du Finistère, il obtint notamment l’arrêt du train Paris-Brest à la gare du Ponthou. Il entretient une grande amitié avec l’écrivain, génial savant et précurseur de l’aviation, Gabriel de La Landelle

Il épousa Émilie-Caroline-Berthe Walsh de Serrant, issue d’une prestigieuse maison irlandaise acclimatée en Bretagne. Ils auront trois enfants, Gaston, Marie-Appoline-Zoé qui épousera Joseph vicomte de Kergrist, ainsi que Berthe-Pauline-Marie-Joseph, unie en 1890 à Ernest-Adolphe-Charles-Ange le Gentil, comte de Rosmorduc.

Gaston-Georges-Amaury- Marie Le Rouge, comte de Guerdavid, né en 1850, servit parmi les zouaves pontificaux, Volontaires de l’Ouest en 1870. Il fut maire de Botsorhel conseiller général du Finistère, représentant le canton de Plouigneau. Il érigea une croix – encore visible aujourd’hui – en haut du tumulus dominant le territoire de Keraël, lieu d’origine du château des Charruel, célèbre famille bretonne, dont Even Charruel héros du “Combat des Trente” en 1351. Grand amateur de chasses, il fondera un équipage de chasse à courre et laissera de nombreux écrits à ce sujet. Il épousa Marguerite-Yolande-Marie de Robien, fille de Paul, marquis de Robien, et de Marie-Hélène de Coetnempren de Kersaint. La maison de Robien est ancienne, connue depuis le XIVe siècle.

Ils auront onze enfants, dont Paul-Joseph-Marie Le Rouge, comte de Guerdavid et Yves-Gaston-Joseph-Marie Le Rouge de Guerdavid. Né en 1892, Yves fut sous- lieutenant au 247e d’infanterie pendant la grande guerre de 14-18 ; sérieusement blessé à Arsimont par un éclat d’obus à la cuisse, il transportera sur son dos jusqu’au poste de secours, malgré sa blessure, le corps de son capitaine, mort au combat. Chevalier de la Légion d’Honneur, décoré de la Médaille Militaire et de la croix de Guerre, il meurt pour la France le 28 février 1917.

À l’intérieur du Panthéon, est inscrit le nom d’Yves Le Rouge de Guerdavid, auprès de ceux de Guillaume Apollinaire, Alain-Fournier ou encore Charles Péguy.

Paul-Joseph-Marie Le Rouge, comte de Guerdavid est né en 1883. Officier de la légion d’honneur à titre militaire. Croix de guerre avec quatre citations et croix du combattant, en 1914-1918. Croix du combattant 1939-1945. Président du conseil d’arrondissement de Morlaix, conseiller départemental du Finistère et maire de Botsorhel.

Il épousa Emmanuelle- Louise-Marie-Régine Prigent de Kerallain, née le 25 août 1889, fille de Jean-Baptiste-Hyacinthe-René Prigent de Kerallain et de Marguerite-Marie-Suzanne de Bigault d’Avocourt, et eurent deux enfants dont Hervé Le Rouge, comte de Guerdavid, né en 1922. Il épousera Guyonne de Carné-Marcein, issue de la vieille maison de Carné qui a présenté des preuves remontant au XIIe siècle et a donné́ des chevaliers du Porc-Épic et de l’Hermine, un gentilhomme ordinaire du roi François Ier, de nombreux officiers et un académicien.

Commandeur de l’ordre national du mérite, croix du combattant volontaire 39-45, chevalier du mérite agricole, maire de Couffouleux et conseiller général du Tarn. Il décède en 2009. Ils eurent trois enfants, Anne, Gwenaëlle et François IV Le Rouge actuel comte de Guerdavid, marié à Natalie Dadvisard de Talairan, fille du marquis et de la marquise Dadvisard de Talairan, dont la famille compte plusieurs présidents à mortier du Parlement de Toulouse.